mardi 13 avril 2010

jour 6 : Le roi est mort... vive le vélo !

Bien qu'ayant passé la journée à Versailles, il n'y a eu aucune révolution québécoise en France aujourd'hui. Le roi Isaac est là pour en témoigner et croyez moi, il a toute sa tête. De toute façon, on sait ben, nous au Québec, nos révolutions sont tranquilles ! "Pardon Mme. Hamelin, pourrions-nous, éventuellement, si cela ne vous dérange pas trop, à moins qu'un de nos compatriotes s'y objecte, rouler à vélo sans tenir le guidon ?". "No way !". ... "Nous comprenons bien les risques de blessure, il serait, nous en convenons regrettable qu'un de nous se blesse et que notre passionnant périple se conclut sur un événement malheureux. Nous vous remercions pour votre écoute active. Nous referons un référendum auprès des amis de la classe plus tard, lorsque les conditions gagnantes seront réunies. À la prochaine fois !".

Attention cher parent, vos enfants connaissent maintenant à la fois le maniement de la guillotine et l'esthétisme baroque dans l'art de la décoration intérieure. Ils tiendrons dorénavant salon le dimanche, avec concert de harpe et de clavecin, goûter léger servi près de bain (si vous n'avez pas de fontaine dans la cour) et buffet modestement constitué de quelques poulardes bien grasses, de foies gras de Foix ayant perdu la foi, d'entrailles de cervidé confites et frites dans la graisse d'urus, de macarons pralinés et délicatement trempés dans un nectar de rose du Tibet. Des goûts simples, un sens de l'hospitalité et un décorum à l'avenant : voilà ce que vos jeunes rapporterons comme enseignement fondamental de ce voyage. Mais si vous préférez, ils peuvent continuer à se moucher sur la nappe et vous ramener des cans de Paris Pâté achetées chez l'habitant ! Nous, c'est pour bien faire qu'on les a emmené dans les appartements de Louis XIV et XV, d'Anne d'Autriche, De Marie Antoinette, de Colbert, Richelieu et autres sympathiques personnages.

Mais encore une fois, comme quand à Noël on achète la plus récente console de jeu hyper hi-tech (celle qui joue et gagne à ta place !) et qu'ils préfèrent s'amuser avec la boîte, l'opulence de Versailles, de ses jardins et ses bassins n'auraient jamais été aussi mémorable si nous n'avions pas tous et toutes enfourché(e)s un vélo couinant de toutes ses articulations. Cette ballade dans les jardins, par les chemins bordant les bassins menant au Grands Trianon et à son petit frère (ben oui, le Petit Trianon... il faut vraiment tout vous dire !-), en passant par le hameau de Marie-Antoinette (un minuscule village au fonds des jardins du château, comme si Canada's Wonderland s'était accouplé avec le village d'Astérix !), nous a tous accroché un sourire des plus énergisant. Malgré quelques chutes, heureusement sans conséquences, si ce n'est 0,5 seconde de frayeur et quelques minutes de fous rires, ils se souviendrons longtemps de ces moments d'euphorie et de complicité au grand air.

Demain, pour conclure cette épopée... une joke signée Paule ! Franchement, après 3286 kilomètres de marche, des rues en pavés, des conducteurs assoiffés de touristes négligeant en traversant une rue, des garçons de cafés fidèles à eux-mêmes, un match de foot ayant laissé quelques bleus sur les tibias et un critérium cycliste haletant... on fini ça aux Invalides ! Aux Invalides !!! On fait du Dan Brown ou du Louis de Funès là ? On est au 1er ou au 8e niveau ? Finir à la Madeleine aurait eu un goût plus moelleux ! À la Butte aux Cailles, ça se serait terminé tout en délicatesse... nappé d'une sauce aux morilles ! Au Père Lachaise on se serait assis et reposé (pour un dernier repos, la chaise est toute indiquée !-) MAIS POUR QUOI ON N'A PAS VU QU'ON TERMINAIT AUX INVALIDES ! Qu'est-ce qu'on es venu faire dans cette galère !!!

Mais comme on est descendant de Gaulois, nous résisterons à la fatigue envahissante. Comme dirait l'autre là : Vini Vidi Vici (mais ma version est plus approprié : Vino Vidé Vichy).

À demain,

Thierry